- phonème
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• 1873; gr. phônêma « son de voix »1 ♦ Ling. La plus petite unité de langage parlé, dont la fonction est de constituer les signifiants et de les distinguer entre eux. Phonème vocalique, consonantique. Phonème oral, nasal, sourd, sonore. Le français comprend 36 phonèmes (16 voyelles et 20 consonnes). — Adj. PHONÉMIQUE .2 ♦ Pathol. Hallucination auditive dans laquelle le sujet entend des voix.phonèmen. m. LING Unité fondamentale de la description, en phonologie, consistant en un ensemble de traits distinctifs.⇒PHONÈME, subst. masc.A. —LINGUISTIQUE1. PHONÉT. Élément sonore du langage articulé considéré d'un point de vue physiologique (disposition des organes vocaux) et d'un point de vue acoustique (perception auditive). Il faudra donc établir pour chaque phonème: quelle est son articulation buccale, s'il comporte un son laryngé (...) ou non (...), s'il comporte une résonance nasale (...) ou non (SAUSS. 1916, p.69).2. PHONOL. ,,Le plus petit segment phonique (dépourvu de sens) permettant seul ou en combinaison avec d'autres phonèmes de constituer des signifiants ou de les distinguer entre eux`` (D. D. L. 1976):• ♦ Ces unités phonologiques qui, au point de vue de la langue en question, ne se laissent pas analyser en unités phonologiques encore plus petites et successives, nous les appellerons des phonèmes. Le phonème est donc la plus petite unité phonologique de la langue étudiée.N.-S. TROUBETZKOY, Princ. de phonol., trad. par J. Cantineau, 1964 [1949], pp.37-38.B. —PATHOL. ,,Hallucination auditive dans laquelle le sujet entend des voix`` (Méd. Biol. t.3 1972).REM. 1. -phonème, élém. de compos. V. archiphonème. 2. Phonématique, phonémique, adj. a) Relatif aux phonèmes. Analyse phonémique. Un contact géographique prolongé peut entraîner des rapprochements entre des langues non liées ou peu liées autrement. Les aires phonémiques en Europe sont assez continues et recoupent des groupes linguistiques différents (POTTIER ds Langage, 1968, p.312). b) Constitué de phonèmes. Là où il existe, l'accent peut avoir sa place déterminée par la structure phonématique de l'unité lexicale (POTTIER ds Langage, 1968, p.303). c) Empl. subst. fém. La phonématique comporte l'analyse de l'énoncé qui permet de dégager les phonèmes, leur description avec leurs variantes (...), leur classement et enfin l'étude de leurs combinaisons (MOUNIN 1974).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.1. 1873 «son articulé, élément sonore du langage» (R. crit. d'hist. et de litt., 7e année, 1er semestre, p.368); 2. 1929 «terme d'opposition phonologique non susceptible d'être dissocié en sous-oppositions phonologiques plus menues» (Travaux du Cercle ling. de Prague, 2, p.5). Empr. au gr.
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«son de voix» également empr. par le lat. imp. phonema, -atis. Bbg. BURGER (A.). Phonématique et diachr. Cah. F. Sauss. 1955, t.13, pp.28-29. —BUYSSENS (E.). Épistémol. de la phonématique. Bruxelles, 1980, 79 p.; Phonème, archiphonème et pertinence. Linguistique. Paris, t.8, n° 2, pp.39-58. —FISCHER-JØGENSEN (E.). Déf. des catégories de phonèmes sur une base distributionnelle. Langages. Paris, 1970, t.5, n° 20, pp.35-60; Rem. sur les principes de l'analyse phonémique. In:[Mél. Hjelmslev (L.)]. Copenhague, 1949, pp.214-234. —HAMMARSTRÖM (M.). Graphème, son et phonème ds la descr. de vieux textes. St. neophilol. 1959, t.31, pp.5-18. —HUG (M.). Distribution des phonèmes et distribution des mots gramm. In: Colloque Stat. et Ling. 1973. Metz. Paris, 1974, pp.38-46. —LEBRUN (Y.). Le Phonème, unité d'emploi ou unité de descr. R. belge Philol. Hist. 1967, t.45, n° 3, pp.761-776. —MARTINET (A.). Le Phonème et la conscience ling. Fr. mod. 1941, t.11, pp.197-205. —PEETERS (Ch.). La Méthode comp. et la conception saussurienne du phonème. Cah. F. Sauss. 1978, n° 32, pp.155-159. —SECHEHAYE (A.). De la déf. du phonème à la déf. de l'entité de lang. Cah. F. Sauss. 1942, t.2, pp.45-55. —STRAKA (G.). Sur la déf. du phonème. B. de la Fac. des Lettres de Strasbourg, 1941, t.20, n° 2, pp.1-13. —TILDOV (D.). Le Phonème indéterminé. Phonetica. 1972, t.26, n° 4, pp.210-215. —WALTER (H.). La Dynamique des phonèmes ds le lex. fr. contemp. Paris, 1976, 482 p.
phonème [fɔnɛm] n. m.ÉTYM. 1873; du grec phônêma « son de voix ».❖———1 Phonét. (emploi ambigu, depuis la phonologie, → 2.). Élément sonore du langage articulé, considéré du point de vue physiologique (formation par les organes vocaux) et acoustique (caractères objectifs ou subjectifs à l'audition). ⇒ Son (→ Phonétique, cit.). || La phonétique traditionnelle classe les phonèmes, d'après la présence ou le défaut de voix, en voyelles, consonnes, sonantes et semi-voyelles (ou semi-consonnes). || Nasalisation (cit. 2) de certains phonèmes.1 La phonétique est la science des phonèmes articulés qui constituent le langage.K. Nyrop, Manuel phonétique du langage parlé, p.1.2 Le nombre des phonèmes possibles s'étend presque à l'infini. Aucun instrument de musique ne permet d'émettre des sons aussi variés que l'appareil humain. Mais (…) le nombre des phonèmes de chaque langue est au contraire assez limité.J. Vendryes, le Langage, p. 40.2 (Depuis la phonologie de l'école de Prague [Troubetskoy, Jakobson] mais ce concept était déjà en germe chez certains linguistes et phonéticiens; Cf. Saussure, Cours de linguistique générale, p. 66 : « le phonème […] est déjà une unité complexe […] On peut parler de t en général comme de l'espèce T […], de i comme de l'espèce I, en ne s'attachant qu'au caractère distinctif », et p. 69 : « pour classer [les phonèmes], il importe bien moins de savoir en quoi ils consistent que ce qui les distingue les uns des autres »). Unité distinctive de l'expression phonique (parole), dégagée par la mise en contraste d'éléments plus complexes (morphèmes, monèmes) et constituée par un ensemble de traits pertinents. || Le phonème est la plus petite unité distinctive de la chaîne parlée.———II Pathol. Hallucination auditive dans laquelle le sujet entend des voix.❖DÉR. Phonémique. — V. Phonématique.COMP. Archiphonème.
Encyclopédie Universelle. 2012.